Le 19e siècle a été le théâtre de découvertes scientifiques majeures, grâce aux talents de physiciens, cristallographes et chimistes français, et notamment du célèbre Louis Pasteur (né il y a exactement 200 ans). Avant de devenir le fameux microbiologiste que nous connaissons tous, Louis Pasteur a d’abord été un chimiste à l’origine de découvertes majeures. Lors de sa fameuse expérience du dédoublement des cristaux de tartrates doubles, Louis Pasteur a démontré que les molécules qui les constituent pouvaient exister sous deux formes distinctes dites « droites » ou « gauches », selon leur pouvoir de faire tourner le plan d’une lumière polarisée vers la gauche ou vers la droite.
Cette première a ainsi permis de résoudre une énigme (le lien entre la forme des cristaux et celle de la matière qui les constitue) et a fait naître les sciences chimiques dans l’espace 3D. Les molécules dites « dissymétriques », aujourd’hui nommées chirales (du grec « Cheir » signifiant main), ne sont pas strictement superposables à leur image dans un miroir, à l’instar de nos mains droite et gauche.
Mais une question mérite d’être posée : dans cette découverte qui a révolutionné le monde de la chimie, de la physique et de la biologie, mais aussi de l’industrie pharmaceutique, la chance est-elle venue au secours de Pasteur ? C’est ce que nous allons découvrir dans l’exposé de Jeanne Crassous.
Jeanne Crassous est Directrice de Recherches au CNRS à l’Institut des Sciences Chimiques de Rennes, Unité Mixte 6226, CNRS-Université de Rennes 1.